Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paroisse St Yves de Nantes
5 novembre 2013

Respectons le dimanche :

Il y va de l’humanité de notre vie !

Missel

Faut-il élargir les conditions de travail le dimanche ? La question revient. Les médias s’en font l’écho. Les avis divergent. Pourquoi vouloir mordre sur le repos du dimanche ?

Cela se fait déjà, disent certains. En effet, des services doivent être assurés : les urgences médicales, la sécurité, les transports.. Sans oublier les professionnels liés au tourisme et aux loisirs. Tous doivent être remerciés de tenir une telle exigence de disponibilité en travaillant le dimanche. Alors, on s’interroge : pourquoi pas les autres ? En particulier, les grandes surfaces des périphéries de nos villes, nouveaux temples de notre civilisation. Il s’agirait de favoriser les achats des ménages. Le commerce s’en porterait mieux. Les employés feraient croître leur pouvoir d’achat.

Je n’ai pas compétence pour évaluer ce que produiraient de telles décisions sur la consommation des ménages ou sur le marché de l’emploi. Mais que révèle ce débat ? L’économie seule doit-elle nous guider ? L’économie seule doit-elle, une fois encore, orienter nos manières de vivre ?

Quel est alors l’enjeu du dimanche ? Pour nous chrétiens, le dimanche est le premier jour de la semaine, le jour du Seigneur. En se rassemblant, les chrétiens témoignent de leur foi au Christ ressuscité et vivant. Nos frères chrétiens d’Orient répètent souvent : le dimanche, le Corps du Christ ne peut rester au tombeau. Il doit être rendu visible. Or, le Corps du Christ ressuscité, c’est nous tous rassemblés. Les mêmes chrétiens d’Orient font l’expérience et parfois douloureusement, que dans leur pays, le dimanche n’est pas jour de repos. Soit, il n’y en a pas. Soit, il est un autre jour. Mais ils se réunissent quand même, à cause de leur foi ! Il s’agit ici d’une expérience multiséculaire.. Le Livre de la Genèse nous rappelle que Dieu Lui-même se repose après l’œuvre créatrice.

Que se passe-t-il encore le dimanche, pour qu’on y tienne tant ? D’autres groupes que les chrétiens se rassemblent : les clubs sportifs, les associations culturelles… Et les familles ! Qu’est-ce qui crée l’esprit de famille, sinon les réunions communes, les repas partagés ? Faut-il rappeler la tristesse des membres quand l’un d’entre eux est retenu par son travail, un jour de fête familiale ? Quand se réunira-t-on s’il n’y a plus de jour de repos commun à tous ?
C’est une nécessité sociale évidente que d’avoir un jour commun de repos, le dimanche. D’ailleurs, ce qui est vrai du dimanche l’est autant des vacances. Comment imaginer ne plus avoir de vacances communes ? On sait l’importance du travail ; ceux qui vivent l’épreuve du chômage en souffrent trop. Mais il y a aussi une manière de se laisser asservir par le travail et d’en faire une idole. Faut-il rappeler la lassitude des proches, quand un conjoint, un père ou une mère est sollicité en permanence par le téléphone portable, y compris durant les réunions familiales ? Le jour du repos dominical remet le travail à sa juste place.

Ne banalisons pas le dimanche ! La joie de se retrouver en famille, de vivre des moments d’amitié, de visiter des proches malades ou âgés, de goûter la beauté de paysages ou de monuments, de se détendre, partageons-la ! Respectons le dimanche : il y va de l’humanité de notre vie !

+ Jean-Paul James
évêque de Nantes

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité