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Paroisse St Yves de Nantes
6 juin 2015

Lu dans 'la Croix'

Prier pour les migrants, est-ce suffisant ? Catherine Gaschignard. Déléguée diocésaine du service de la Pastorale des migrants à Nantes

Environ 380 personnes qui dormaient sous le métro aérien de La Chapelle ont été orientées mardi 2 juin vers des lieux d'accueil. La Pastorale des migrants et la Mission en monde maritime du diocèse de Nantes proposaient jeudi 4 juin un temps de prière pour les migrants de la Méditerranée.

«Cela fait quelques années que, à la Pastorale des migrants, nous sommes interpellés par ces morts, ces disparitions anonymes en mer Méditerranée. Les appels des plus hauts responsables de l'Église comme le pape François, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, ou Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF), ainsi que différentes associations, nous ont renforcés dans cette volonté de nous mobiliser et d'agir. Mais cela n'empêche pas de prendre un temps pour se poser et prier.

Quand on parle de prier, c'est bien sûr d'abord pour tous les réfugiés et pour leurs familles. Mais c'est aussi confier à Dieu les élus et chacun de nous, en tant que citoyens. Il peut y avoir un sentiment d'impuissance ou la tentation de se recroqueviller sur soi face à toute cette misère. Concernant la phrase célèbre de Michel Rocard, il faut rappeler qu'il n'a pas seulement dit que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Il disait aussi: « Mais elle doit en prendre fidèlement sa part. » Actuellement, l'Europe n'accueille que 5 % des réfugiés du monde.

Le temps de prière se veut un temps de recul dans une société où l'émotion prime. C'est un moment pour se demander quelle part on peut prendre, individuellement ou collectivement. Concrètement, la première chose que l'on peut faire, c'est s'informer objectivement. Le discours sur les migrations est plein de stéréotypes. Les migrants sont vus comme une menace et non pas comme une chance. Quand on croise des réfugiés dans la rue, il n'est pas évident d'aller au-devant d'eux. Mais si on peut laisser de côté nos préjugés et ne pas regarder la personne d'un air méfiant, c'est déjà beaucoup.

Ensuite, il y a une véritable culture de la rencontre à développer. Personnellement, j'ai senti un appel de Dieu à chercher où est mon frère et ce que j'en ai fait. Comme le bon Samaritain, je crois devoir me rapprocher de personnes que je n'ai pas choisies et que je n'aurais jamais fréquentées sans cet appel. À Nantes, nous allons réactiver le réseau Welcome (lire La Croix du 2 janvier 2013). L'objectif est de proposer à des familles, des personnes seules ou des congrégations religieuses d'accueillir un demandeur d'asile isolé. En lui donnant un toit et en partageant un repas de temps en temps, on lui permet de se poser et de se reposer. C'est aussi lui donner l'occasion de s'intégrer en vivant au plus près d'une famille. Bien sûr, ce n'est pas si simple de recevoir un demandeur d'asile chez soi et cela demande de l'investissement. Nous en sommes conscients et la durée d'hébergement est fixée entre 4 et 6 semaines. Il y a aussi un tuteur qui doit faire le lien avec l'accueillant et accompagner le demandeur d'asile dans ses démarches. Ce n'est pas un sujet facile mais chacun doit y prendre sa part. »

 BLEYNIE Samuel (in LA CROIX)

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